Bien que la hausse des taux des prêts immobiliers soit encore faible et marginale, il semble qu'il s'agisse d'une tendance pérenne. Après environ 3 ans de baisse, quinze banques ont revu à la hausse leurs taux depuis mi-mai. Les conditions exceptionnelles d'emprunt devraient progressivement prendre fin.
Un taux d'emprunt d'Etat en augmentation
Cela s'explique notamment par le taux d'emprunt d'Etat qui augmente. En effet, même s'il n'y a pas d'incidence directe entre ce taux et celui proposé par les banques, il n'en demeure pas moins être un indicateur important sur lequel se fondent les organismes bancaires. L'OAT à 10 ans est, au 4 juin 2015, au taux de 1,24%, soit son niveau le plus haut depuis octobre 2014 avec un point supplémentaire depuis mi-avril, date à laquelle il a connu son record le plus bas.
S'il est possible de qualifier l'augmentation du taux des prêts immobiliers d'exceptionnelle compte-tenu de la longue période de baisse, ce fait doit être nuancé puisque les quelques banques ayant participé à cette hausse ont augmenté leurs taux de seulement 0,05 à 0,30 point. Pour les autres organismes, à savoir la grande majorité, les offres ont été maintenues afin de rester concurrentiels et de ne pas casser la dynamique du marché. Pour ces mêmes raisons, il est cohérent d'envisager que la remontée des taux connaisse une évolution lente et progressive.
L'augmentation des taux semble être une tendance amenée à se généraliser rapidement, puisque d'autres organismes ont fait savoir qu'ils s'engageraient également dans cette voie. De plus, certains économistes estiment que le taux de l’OAT à 10 ans pourrait s'élever 1,5% d'ici la fin d'année.
Afin d'attirer de nouveaux clients et des profils d'emprunteurs intéressants, il est possible pour l'organisme bancaire de réduire sa marge relativement importante pour pallier la tendance haussière. Il convient également de tempérer cette augmentation en gardant à l'esprit que les taux restent très avantageux. En l'état actuel, le pouvoir d'achat des ménages ne devrait donc pas être impacté par cette remontée des taux.